Certaines personnes ont si peu d’assurance qu’elles ressentent le besoin de casser tous ceux qu’elles perçoivent comme des rivaux. Diotrèphe, un des chefs de l’Église des premiers temps, se trouve devant un vrai dilemme lorsque Jean suggère d’inviter d’éminents évangélistes à s’exprimer dans sa communauté. Miné par l’inquiétude, Diotrèphe craint que leur visite ne sape sa propre autorité, il les empêche donc de venir. Jean, furieux d’un tel comportement, rapporte à son ami Gaius comment il prévoit de gérer la situation : « J’ai écrit quelques mots à l’Église ; mais Diotrèphe, qui aime à être le premier parmi eux, ne nous reçoit pas. C’est pourquoi, si je viens, je rappellerai les actes qu’il commet, en répandant contre nous des paroles mauvaises ; non content de cela, lui-même ne reçoit pas les frères, et ceux qui voudraient le faire, il les en empêche et les chasse de l’Église. Bien-aimé, n’imite pas le mal, mais le bien. Celui qui fait le bien est de Dieu ; celui qui fait le mal n’a pas vu Dieu » (v.9–11). Hélas, vous trouverez des gens remplis de l’esprit de Diotrèphe bien vivants dans toute communauté, qu’elle soit profane ou sacrée. Ils dénigrent le nouveau venu perçu comme un danger. Ils accusent la femme brillante et talentueuse d’avoir réussi par d’autres moyens que ses compétences. Ils cherchent la faille dans l’armure de leurs victimes. Mais à l’inverse de ce qu’ils pensent, rabaisser l’image des autres ne va pas rehausser la leur. Le mot « diable » vient de « diabolos », ce qui se traduit littéralement par « médire ». Médire, c’est donc faire l’œuvre du diable !