Parole du Jour

L’esprit de Diotrèphe

2016-04-01-PDJ

Cer­taines per­son­nes ont si peu d’as­sur­ance qu’elles ressen­tent le besoin de cass­er tous ceux qu’elles perçoivent comme des rivaux. Diotrèphe, un des chefs de l’Église des pre­miers temps, se trou­ve devant un vrai dilemme lorsque Jean sug­gère d’in­viter d’émi­nents évangélistes à s’ex­primer dans sa com­mu­nauté. Miné par l’in­quié­tude, Diotrèphe craint que leur vis­ite ne sape sa pro­pre autorité, il les empêche donc de venir. Jean, furieux d’un tel com­porte­ment, rap­porte à son ami Gaius com­ment il prévoit de gér­er la sit­u­a­tion : « J’ai écrit quelques mots à l’Église ; mais Diotrèphe, qui aime à être le pre­mier par­mi eux, ne nous reçoit pas. C’est pourquoi, si je viens, je rap­pellerai les actes qu’il com­met, en répan­dant con­tre nous des paroles mau­vais­es ; non con­tent de cela, lui-même ne reçoit pas les frères, et ceux qui voudraient le faire, il les en empêche et les chas­se de l’Église. Bien-aimé, n’imite pas le mal, mais le bien. Celui qui fait le bien est de Dieu ; celui qui fait le mal n’a pas vu Dieu » (v.9–11). Hélas, vous trou­verez des gens rem­plis de l’e­sprit de Diotrèphe bien vivants dans toute com­mu­nauté, qu’elle soit pro­fane ou sacrée. Ils dén­i­grent le nou­veau venu perçu comme un dan­ger. Ils accusent la femme bril­lante et tal­entueuse d’avoir réus­si par d’autres moyens que ses com­pé­tences. Ils cherchent la faille dans l’ar­mure de leurs vic­times. Mais à l’in­verse de ce qu’ils pensent, rabaiss­er l’im­age des autres ne va pas rehauss­er la leur. Le mot « dia­ble » vient de « dia­bo­los », ce qui se traduit lit­térale­ment par « médire ». Médire, c’est donc faire l’œu­vre du diable !

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