Les enfants grandissent si vite que les bonnes occasions s’envolent sans même s’en rendre compte. Ce qu’ils attendent de nous au présent, c’est tout le temps et l’attention possibles, car il viendra un moment où ils n’en voudront plus. Alice Chase a écrit ce poème bouleversant : « Mes mains étaient toujours occupées. Je n’avais pas beaucoup de temps pour jouer avec toi. Je n’avais pas beaucoup de temps pour toi. Je le passais à laver, coudre, cuisiner, et quand tu me tendais ton petit livre d’images pour partager tes rêves, je te disais : “plus tard”. Je te bordais et te rassurais, j’écoutais tes prières, j’éteignais la lumière, puis je m’en allais doucement, regrettant déjà de ne pas revenir sur mes pas. Car la vie est courte, et les années passent vite, un petit garçon grandit trop vite. Bientôt, il n’est plus à nos côtés, avec ses précieux secrets qu’il a toujours voulu confier. Les livres d’images sont rangés, les jeux d’enfants ont cessé, les “bonne nuit” et les câlins se sont envolés, on n’entend plus le murmure des prières. Tout ça appartient au passé. Mes mains, jadis occupées, sont désormais oisives, et les journées sont longues, pleines d’ennui. Que j’aimerais pouvoir inverser le cours du temps, et faire les petites choses que tu me réclamais tant ! » Quand Joseph amène ses fils auprès de son père Jacob, le vieil homme dit alors : « Fais-les avancer vers moi, pour que je les bénisse » (Ge 48.9). Chers parents, profitez des occasions, rachetez le temps !