On compare la compassion à la sympathie, la pitié ou l’attention, autant de réactions émotionnelles. Mais la compassion de Jésus va au-delà de l’affectif et se traduit en action. Elle reconnaît les besoins des autres. Paul dit : « Ne faites rien par rivalité ou par vaine gloire, mais dans l’humilité, estimez les autres supérieurs à vous-mêmes. Que chacun de vous, au lieu de considérer ses propres intérêts, considère aussi ceux des autres » (Ph 2.3–4). Servons-nous vraiment les autres mieux que nous-mêmes ? Je crains que notre égoïsme ne retarde la compréhension du concept. D’autre part, estimons-nous les autres supérieurs à nous-mêmes ? Ils sont parfois si mal en point qu’il est difficile de les aimer. Qu’en est-il par exemple des gens en prison ? Vous dites : « Eh bien ils ont ce qu’ils méritent ! » Sans doute, mais avez-vous toujours eu ce que vous méritiez ou êtes-vous simplement passé(e) entre les gouttes ? Pensez‑y ! Si vous rendez visite à une personne malade ou en prison, Jésus a dit : « C’est à moi que vous l’avez fait » (Mt 25.40). Dans Luc 23.43, il a fait preuve de compassion sur la croix envers un criminel avéré et l’a sauvé. Ne soyez pas sélectif en matière de compassion ! La Bible dit : « Celui qui souffre a droit à la bienveillance de son ami, même quand il abandonnerait la crainte du Tout-Puissant » (Job 6.14). Mère Teresa a prié : « Même caché sous le masque affreux de la colère, du crime ou de la folie, fais que je puisse te reconnaître et te dire : “Jésus, toi qui souffres, comme il est doux de te servir.” »