Parole du Jour

Tyran, paillasson, ou diplomate ? (1)

Élever des ado­les­cents exige une bonne dose de grâce et de sagesse. Vos efforts pour les édu­quer face à leur soif d’indépendance créent un rap­port de force qui peut irrit­er les deux par­tis. L’issue du bras de fer dépen­dra large­ment de l’éducation que vous choi­sis­sez. Si tous les par­ents désirent le meilleur pour leurs enfants, cer­tains réus­sis­sent là où d’autres échouent. Aujourd’hui, voyons l’éducation autori­taire. Quand des par­ents déclar­ent : « J’établis les règles, toi, tu obéis sans dis­cuter ! », ils exi­gent une soumis­sion totale, un respect de l’autorité et des valeurs tra­di­tion­nelles ain­si qu’un tra­vail acharné. Leur devise est : « Il n’y a qu’une seule opin­ion qui compte : la mienne ». Les tyrans n’acceptent pas de per­dre la face et ne deman­dent jamais par­don. Ils con­damnent, hum­i­lient, dén­i­grent, sont très exigeants et ne soulig­nent que les faib­less­es. Ils provo­quent pour ensuite punir injuste­ment et de manière exces­sive. Ils utilisent sou­vent les Écri­t­ures pour jus­ti­fi­er leur posi­tion. L’avantage, c’est que les règles sont claires, la hiérar­chie est bien établie, l’enfant doit réa­gir vite. Ce sys­tème est effi­cace avec les plus jeunes ou ceux qui man­quent d’assurance. Il est très utile en péri­ode de ten­sion. Mais il a de gros incon­vénients. Il ralen­tit le proces­sus d’autonomie de l’adolescent et sa maîtrise de la com­mu­ni­ca­tion. Il ren­force la dépen­dance sociale, décourage l’e­sprit d’ini­tia­tive, favorise l’anx­iété et la dépres­sion. Il fait de l’ado­les­cent un souf­fre-douleur idéal pour ses cama­rades. Les tyrans créent certes un ordre mil­i­taire, mais ne font pas des enfants heureux, épanouis et créatifs.

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