La croix est universellement reconnue comme le symbole de la foi chrétienne. Nous le voyons à ces sportifs qui se signent en rentrant sur un terrain, ou ces bijoutiers qui vendent des croix en or. Un auteur a écrit : « Le christianisme est devenu la religion de la croix, c’est-à-dire en termes de supplices actuels : la potence, la chaise électrique ou la chambre à gaz. À priori, on pense que mourir comme un criminel est synonyme d’échec. Pourtant, Paul remarquera plus tard : “Il vous a rendus à la vie avec lui, en nous faisant grâce pour toutes nos offenses ; il a effacé l’acte rédigé contre nous et dont les dispositions nous étaient contraires ; il l’a supprimé, en le clouant à la croix ; il a dépouillé les principautés et les pouvoirs, et les a publiquement livrés en spectacle, en triomphant d’eux par la croix.” Soudain, je pense à ces contemporains qui se sont opposés avec succès aux pouvoirs. Les shérifs racistes qui ont emprisonné Martin Luther King, les soviétiques qui ont déporté Soljenitsyne, le gouvernement qui a incarcéré Nelson Mandela, tous ont cru avoir résolu le problème. En fait, ils ont fini par être confondus pour leur barbarie et leur injustice. Quand Jésus est mort, même le plus rustre des soldats romains a été assez ému pour s’écrier : “Vraiment, cet homme était Fils de Dieu !” (Mt 27.54) Il a vu le contraste entre la brutalité de ses collègues et la capacité de leur victime à pardonner dans son dernier souffle. Cette silhouette blafarde clouée sur une croix révèle que les puissances de ce monde ne sont que de faux dieux trahissant leurs grandes promesses de justice et de piété. C’est la religion, non l’athéisme, qui a accusé Jésus. C’est la loi, non l’anarchie, qui l’a exécuté. Par leurs procès truqués, les coups de fouet et la haine affichée pour Jésus, les autorités politiques et religieuses ont montré leur vraie nature. Chaque agression a mis en lumière leur illégitimité. Pourtant, à la fin, Jésus a gagné ! »