Tony Campolo se rend un jour aux funérailles d’une connaissance, et se retrouve par erreur dans la mauvaise chapelle funéraire. Le corps d’un homme âgé est allongé dans le cercueil, en unique compagnie de sa veuve éplorée. Elle semble si seule que Campolo décide de rester et l’accompagne jusqu’au cimetière. Au moment de repartir après la mise en terre, Campolo confesse à la dame qu’en fait il ne connaissait pas son mari. « C’est ce que je pensais », répond-elle. « Je ne vous connais pas. Mais peu importe. Vous ne pouvez pas savoir à quel point vous m’avez fait du bien ». Philip Yancey écrit : « Rien n’est plus puissant qu’une simple disponibilité. Observez la manière dont les trois amis de Job se comportent face à ses souffrances : “Ils s’assirent avec lui par terre, pendant sept jours et sept nuits, personne ne lui disant une parole”. C’était là des moments forts. Moi, je me détourne instinctivement des gens qui souffrent. Qui sait s’ils veulent ou non parler de leurs malheurs ? Veulent-ils être consolés ou réconfortés ? Quel bien peut leur apporter ma présence ? À force de ruminer ces prétextes dans ma tête je finis par faire la pire des choses possibles : je reste à l’écart… Personne ne me répond par le nom d’un philosophe à la question : “Qui vous a le plus aidé ?” Le plus souvent, les gens parlent d’une personne calme, modeste, simplement présente, qui les a écoutés plus qu’elle n’a parlé, n’a pas constamment fixé sa montre, les a consolés et a pleuré avec eux, une personne disponible plus soucieuse de la souffrance des autres que de la sienne ». Voilà comment vous dévouer pour autrui.