Un poète américain écrit : « Si on pouvait connaître la vie intime de ses ennemis, on trouverait chez chacun assez de peine et de souffrance pour vouloir déposer les armes. » Dans un de ses ouvrages sur les conflits du XXe siècle, Jonathan Glover fait référence à ce qu’il appelle les « les élans d’empathie ». Même en situation de guerre, les actes de compassion l’emportent sur les combats. Selon lui, la plupart des élans d’empathie sont provoqués par le contact visuel, ce qui permet d’éviter le combat au corps à corps. Avez-vous déjà eu un élan d’empathie ? Si ce n’est pas le cas, priez pour le vivre. C’est un moment où la volonté d’aimer remplace la haine, où la compassion l’emporte sur la colère, où l’on se préoccupe davantage de la souffrance de l’autre que de la sienne. C’est là que l’on découvre ce que signifie vraiment aimer Dieu de tout son cœur. Il est beaucoup plus facile de se montrer chrétien quand il n’y a pas d’urgence, que de réagir comme tel à chaud. Tout le monde peut jouer la comédie. Mais les réactions spontanées révèlent vraiment le cœur. Si on aime Dieu de tout son cœur, on ne se contente pas de faire semblant. On réagit comme lui. L’apôtre Paul l’exprime ainsi : « Revêtez-vous d’une tendresse magnanime, de bonté, d’humilité, de douceur, de patience. Supportez-vous les uns les autres et faites-vous grâce, si quelqu’un a à se plaindre d’un autre ; comme le Seigneur vous a fait grâce, vous aussi, faites de même. Mais par-dessus tout, revêtez-vous de l’amour, qui est le lien parfait » (v.12–14 NBS).