Parole du Jour

Avancez dans le pardon

Schopen­hauer a com­paré les humains à des porcs-épics : « Plus il fait froid dehors, plus ils se ser­rent pour trou­ver de la chaleur. Mais plus ils se rap­prochent, plus ils se blessent mutuelle­ment avec leurs piquants acérés. Et dans la nuit froide de l’hiv­er, il arrive que cer­tains s’é­car­tent, s’iso­lent et meurent de froid dans la soli­tude ». Quelle est la réponse ? « Par­donne-nous nos offens­es comme nous par­don­nons aus­si à ceux qui nous ont offen­sés » (Mt 6.12). Ronald Rea­gan l’avait bien com­pris. En 1981, il est blessé dans un atten­tat. Sa fille, Pat­ti Davis con­fiera : « Le lende­main, mon père a dit qu’il savait que sa guéri­son physique allait directe­ment dépen­dre de sa capac­ité à par­don­ner à son agresseur. En me mon­trant que le par­don était la clé de tout, y com­pris de la san­té et de la guéri­son, il m’a mon­tré un exem­ple de la pen­sée du Christ ». Vos blessures peu­vent être anci­ennes : un par­ent abusif, un con­joint adultère, une affaire qui a mal tourné. Ou bien elles sont récentes : une pro­mo­tion ratée, une dette non réglée, des enfants qui ont oublié votre exis­tence. Dans tous les cas, vous devez vous décider. Sur­mon­tez ou suc­combez. Guéris­sez ou haïssez. Renon­cez ou ruminez. Le ressen­ti­ment autorise tout ce qui vous ronge à vous engloutir. Il attise le feu et ranime les douleurs. Réfléchissez : votre ran­cune vous a‑t-elle déjà soulagé ? Si vous étiez aujour­d’hui devant la tombe de celui qui vous a blessé, seriez-vous libre ? Rien n’est moins sûr. « Les mis­éri­cordieux, […] obtien­dront mis­éri­corde », parce qu’ils ont vécu une grâce bien plus grande, celle de Dieu. Et pour le com­pren­dre, il faut pardonner.

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