Dans son livre Habits of the Heart [Les habitudes du cœur], le sociologue Robert N. Bellah décrit trois attitudes possibles face au travail. La première est de le considérer comme un job, un simple moyen de gagner sa vie et de payer ses factures. Mais si votre principal objectif est l’argent, il viendra un moment où vous n’aimerez plus votre travail. La deuxième est de l’aborder en termes de carrière. Votre motivation sera plus grande mais vous serez surtout préoccupé par l’avancement et les honneurs. Dès lors, si votre carrière stagne, vous remettez en cause votre propre valeur. La troisième est de voir son travail comme un appel. Logiquement, s’il y a « appel », c’est que quelqu’un a appelé, non ? Ce quelqu’un, c’est Dieu. Vous n’êtes pas « appelant » mais « appelé », et toute œuvre qui a du sens, qui peut être une bénédiction pour les autres, et qui accomplit le plan de Dieu, est un appel. Un médecin ou un pasteur pourraient être tentés de voir leur travail uniquement comme le moyen d’obtenir un bon salaire. Mais alors, ce n’est plus qu’un job pour eux. À l’inverse, un éboueur qui prendrait son travail comme une contribution à la propreté de la planète, le verrait comme un appel. Il ne s’agit pas de dévaloriser ceux qui prêchent derrière un pupitre, mais de valoriser ceux qui servent Dieu 40 heures par semaine dans d’autres fonctions. L’essentiel, c’est que chacun fasse correctement son travail, et puisse entendre Dieu dire : « C’est bien. Tu es un serviteur bon et fidèle » (Mt 25.23, PDV).