Un psychologue spécialiste du développement de la jeunesse constate que certains parents poussent leurs enfants à grandir trop vite. Ils brûlent les étapes de l’enfance et les précipitent dans les tourments de l’adolescence. C’est le « syndrome de l’enfant pressé » qui se produit lorsque les parents incitent leurs enfants à agir en adolescents. Ils achètent du maquillage à leur fille de huit ans, autorisent les fréquentations amoureuses à quatorze, traitent les ados comme des adultes en s’attendant à ce qu’ils fassent des choix de grands, leur offrent des vêtements de marque, etc. Et surtout, ils les laissent découvrir la sexualité à travers la télé, les clips, les films et Internet. Il y a quelques années encore, les parents comprenaient la nécessité d’une progression mesurée au fil des années. Des repères culturels définissaient les âges auxquels certaines activités étaient jugées appropriées ou non. Aujourd’hui, ces repères ont disparu ou ont été revus à la baisse. Grave erreur ! Lorsque l’on traite les enfants en adultes, il devient très difficile de leur fixer des limites raisonnables. Comment imposer un couvre-feu à un enfant de treize ans à qui l’on a appris à se considérer comme un adulte ? En résumé, le « syndrome de l’enfant pressé » prive les jeunes de leur enfance et les soumet à un calendrier anachronique, préjudiciable à leur santé mentale et physique. Alors, dites comme Jacob à son frère Ésaü : « Je suivrai lentement […] au pas des enfants ».