Max Lucado écrit : « ç’est d’abord une goutte d’eau. Quelqu’un prend votre place de parking, se rabat devant vous sur l’autoroute, la serveuse traîne, le café se renverse… À force d’accumuler ces gouttes de colère apparemment innocentes vous avez rempli un seau de rage. Manque de confiance, agressivité, nous devenons des bombent à retardement, prêtes à exploser sous les tensions et les peurs. Nous ne pouvons nier l’existence de la colère. Comment la maîtriser ? Jésus a dit à propos de la foule qui l’a mis à mort : “Père pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font” (Lu 23.34)… Il voyait dans cette foule assoiffée de sang, non pas des assassins mais des victimes… Il ne voyait pas de haine sur leur visage mais de la confusion… Il ne les considérait pas comme une assemblée de manifestants mais “comme des brebis qui n’ont pas de berger” (Mr 6.34). Cette foule en délire se fâchait contre ce que personne parmi eux ne pouvait voir : Dieu. Ils ne savaient pas ce qu’ils faisaient, tout comme la plupart d’entre nous ne le savons pas. C’est dur à admettre, mais nous sommes des brebis sans berger, nous sommes issus d’une éternité et terriblement proche d’une autre. Nous ne pouvons répondre à nos questions sur l’amour et la souffrance, effacer les rides de l’âge, guérir notre propre corps ou supporter nos amis… En somme, la colère non contrôlée ne rendra pas notre monde meilleur, la sympathie et la compréhension le feront. Lorsque nous agissons non plus par colère mais par compassion, nous réalisons que les lumières sont éteintes, et qu’un tas de gens trébuchent dans le noir. Alors nous allumons des bougies. »