Non seule­ment Joseph a par­don­né à ses frères, mais il les a préservés de leur pire cauchemar : devoir repar­tir et avouer à leur vieux père ce qu’ils avaient fait vingt-deux ans aupar­a­vant. Joseph a une longueur d’avance. Il leur indique ce qu’il faut dire ou ne pas dire : « Hâtez-vous de remon­ter auprès de mon père ; vous lui direz : Ain­si a par­lé ton fils Joseph : Dieu m’a établi seigneur de toute l’É­gypte ; descends vers moi, sans tarder. Tu habit­eras dans le pays de Gochên, et tu seras près de moi […]. Là, je te pour­voirai de tout » (v.9–11). Vous dites : « Je pense qu’ils auraient dû tout avouer ». Non, le fardeau aurait été plus lourd encore pour leur père Jacob : au regret des années per­dues sans Joseph, se serait ajoutée l’amer­tume envers ses autres fils. La sagesse de Joseph n’a fait qu’accroître le respect de ses frères. Il y a une grande dif­férence entre con­fess­er et décharg­er. On peut faire des dom­mages irré­para­bles si on tente de se soulager en déchargeant les détails de sa faute sur quelqu’un qui n’est pas prêt à les enten­dre. La con­fes­sion est par­fois la bonne solu­tion, mais seule­ment après avoir été con­seil­lé. Suite à la faute com­mise avec Bathshe­ba, David a écrit : « J’ai péché con­tre toi [Dieu], con­tre toi seul » (Ps 51.6). Savoir que Dieu sait tout de votre péché et qu’il a pour­tant promis de garder le secret devrait : 1) vous ren­dre plus hum­ble et recon­nais­sant, 2) vous per­me­t­tre de tenir votre langue, 3) vous garder de revenir sur les fautes et les défauts des autres.