Le troisième chapitre des Lamen­ta­tions nous mon­tre la spi­rale du dés­espoir et com­ment la vain­cre. Dès le pre­mier ver­set, Jérémie entre dans une spi­rale néga­tive : « Je suis l’homme qui a con­nu la mis­ère » (v.1), et ses ennuis lui don­nent des idées noires. En fait, quand notre sit­u­a­tion se dégrade, nous nous lançons dans des jérémi­ades. Le prophète reprochait à Dieu sa san­té défail­lante, ses angoiss­es, et son sen­ti­ment d’être pris au piège. Pour lui, Dieu ne répondait pas à ses prières, et il craig­nait d’être la risée publique, signes clas­siques de la dépres­sion. Pas éton­nant qu’il ait été impuis­sant et dés­espéré ! (v.18). Un tel dis­cours aug­mente la détresse et la dépres­sion et influ­ence néga­tive­ment notre regard. Le tour­nant s’est pro­duit quand Jérémie a changé de dis­cours : « Mais voici ce que je veux me rap­pel­er, voici ma rai­son d’e­spér­er ». En se sou­venant de la bon­té et la com­pas­sion de Dieu, il s’est mis à penser autrement. « C’est que la bien­veil­lance de l’Éter­nel n’est pas épuisée, et que ses com­pas­sions ne sont pas à leur terme ; elles se renou­vel­lent chaque matin. Grande est ta fidél­ité » (v.22–23). En changeant d’état d’esprit, vous changez d’humeur ! Ça n’arrive pas tout seul. Vous devez recen­tr­er vos pen­sées quand vous en avez le moins envie. Notez que c’est le point de vue de Jérémie qui s’est amélioré, pas sa sit­u­a­tion. Un flot de pen­sées opti­mistes a changé son dis­cours et l’a relevé de sa déprime : « L’Éter­nel est mon partage, dit mon âme ; c’est pourquoi je veux m’at­ten­dre à lui » (v.24). Voilà toute l’importance du dis­cours intérieur !