Imag­inez la sur­prise des frères de Joseph quand celui-ci leur a demandé de s’approcher pour dire : « Je suis Joseph, votre frère, que vous avez ven­du pour être mené en Égypte. Main­tenant, ne vous affligez pas et ne soyez pas fâchés de m’avoir ven­du pour être con­duit ici, car c’est pour vous garder en vie que Dieu m’a envoyé devant vous » (Ge 45.4–5). Notez que Joseph ne réag­it pas comme on le fait trop sou­vent quand on a été blessé. Il n’a pas : 1) rejeté ses frères, 2) pris plaisir à les voir souf­frir, 3) surenchéri, 4) exulté en dis­ant : « Je vous tiens ! », 5) rap­pelé la façon dont ils l’ont rabais­sé et méprisé ses rêves, 6) exigé d’excuses, 7) affir­mé : « Je vous l’avais dit ! » Non, Joseph voulait être aimé, pas craint. Il voulait une réc­on­cil­i­a­tion, pas une vengeance. Il savait que le béné­fice à long terme d’une rela­tion restau­rée dépasserait de loin la sat­is­fac­tion immé­di­ate d’une vengeance bien orchestrée. Il a com­pris qu’on ne peut être libre qu’en libérant son offenseur. La Bible dit : « Vous n’avez pas reçu […] la crainte, mais vous avez reçu un Esprit d’adop­tion, par lequel nous crions : Abba ! Père ! » « Abba » est un terme affectueux qui sig­ni­fie « papa ». Dieu ne revient pas sur votre passé, et ne vous écarte pas à cause de vos erreurs. Il veut que vous sachiez qu’à tout moment vous pou­vez venir à lui, con­scient d’être accep­té, vous sen­tir en sécu­rité en sa présence, et l’appeler « Papa ». C’est cet amour-là qu’il veut vous voir mon­tr­er aux autres, un amour qui n’effraie pas ceux que vous rencontrez.