Un homme d’af­faire impi­toy­able, arro­gant et religieux notoire annonce à Mark Twain qu’a­vant de mourir il a l’in­ten­tion de vis­iter la Terre Sainte, gravir le Mont Sinaï, et lire les Dix Com­man­de­ments à haute voix. Et Twain lui répond : « J’ai une meilleure idée. Reste sim­ple­ment ici à Boston et met-les en pra­tique ! » On préfère réfléchir à ce qu’on ne con­naît pas, plutôt qu’a­gir en fonc­tion de ce qu’on sait devoir faire. Prenons un indus­triel. Il sait qu’il doit mod­erniser son usine. Il réu­nit ses col­lab­o­ra­teurs, écoute atten­tive­ment les exposés, lit toutes sortes de manuels, se ren­seigne sur les tech­nolo­gies de pointe, mais finale­ment ne prend jamais la moin­dre déci­sion. Son prob­lème n’est pas l’ig­no­rance, c’est d’en savoir trop et d’en faire trop peu. Au quo­ti­di­en, les gens préfèrent débat­tre des mérites de tel ou tel régime plutôt que chang­er leurs habi­tudes ali­men­taires. En fait c’est sim­ple : dépensez plus de calo­ries que vous n’en con­som­mez ! De la même façon, cer­tains chré­tiens vont choisir de débat­tre sur la doc­trine au lieu de faire ce que Jésus a dit. Comme cet ancien slo­gan d’une fameuse mar­que de bas­kets : « just do it ! » [Vas‑y !] Soyez aimable avec les gens pénibles, par­don­nez, faites la char­ité, dites mer­ci, louez Dieu, encour­agez un(e) ami(e), bénis­sez un(e) ennemi(e), recon­nais­sez vos erreurs. À l’év­i­dence vous en savez déjà plus qu’il n’en faut. Les gens se lasseront vite de celui ou celle qui a la tête pleine de savoir mais qui manque de grâce et de per­son­nal­ité. Rien n’a changé depuis que Jacques a écrit : « Pra­tiquez la parole et ne l’é­coutez pas seulement ».