Si vous avez oublié le tré­sor que représente votre famille, lisez cette anec­dote : « Je n’en pou­vais plus, les enfants étaient bruyants, colériques et insup­port­a­bles. Ma femme et moi étions fatigués et en avions assez de tout. C’est pourquoi, j’ai décidé de pren­dre une journée pour moi tout seul et faire ce dont j’avais envie. J’ai voulu ne me priv­er de rien et me faire entière­ment plaisir. Ce jour-là, je n’allais m’occuper de per­son­ne d’autre que de moi-même. J’ai fui la mai­son avec un peu d’argent, et en prenant le volant, je me suis dit : “Ça y est, tu l’as fait !” C’est ain­si que je suis allé pass­er un bon moment dans une librairie et m’acheter le recueil des poèmes de Walt Whit­man. Ensuite, j’ai com­mandé deux ham­burg­ers avec une grande por­tion de frites et un grand soda. Cela fai­sait longtemps que je n’avais pris un repas sans être appelé pour net­toy­er une bouche, un nez ou une fesse. Puis je me suis acheté le plus grand des cafés crèmes en vente. J’étais enfin libre ! J’étais de sor­tie ! Ensuite, je suis allé au ciné­ma et j’ai regardé un film en entier sans avoir à acheter du pop-corn, sans per­son­ne sur mes genoux, sans être con­traint de me lever pour accom­pa­g­n­er un enfant aux toi­lettes. J’étais devenu un homme libre ! Mais, en même temps que je vivais ce moment de lib­erté, je me sen­tais mal­heureux. Au moment où je suis ren­tré à la mai­son, tout le monde dor­mait, et lorsque je me suis couché, ma femme m’a dit : “Tu nous as man­qué”. Et j’ai répon­du : “Vous aus­si”. Je n’ai jamais plus quit­té la mai­son de cette manière ».