Parole du Jour
Parole du Jour 
Après la mort (4)
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Il n’y a jamais eu de race humaine qui ne croy­ait pas à une sorte de vie future, qu’elle soit sur le superbe ter­rain de chas­se des Amérin­di­ens ou dans la demeure aux mille délices des musul­mans. Com­ment l’expliquer ? Bien avant que des preuves de cette croy­ance uni­verselle ne soient rassem­blées, Cicéron a dit : « En tout, le con­sen­sus de toutes les nations doit être con­sid­éré comme la loi de la nature, et y résis­ter, c’est résis­ter à la voix de Dieu. » La nuit où meurt Socrate, Criton lui demande : « De quelle manière veux-tu être enter­ré ? Il répond : « De la manière que tu voudras, toi seul dois me com­pren­dre et pren­dre garde que je ne m’éloigne de toi. » Dans son Phé­don, Pla­ton a présen­té des argu­ments puis­sants en faveur de l’im­mor­tal­ité. D’autres ont égale­ment abondé en ce sens : de grands penseurs comme Car­lyle, Jef­fer­son et le poète alle­mand Hein­rich Heine. Le poème le plus célèbre de Ten­nyson est le suiv­ant : « Pour que de notre temps et de l’en­droit, le déluge puisse me porter loin, j’e­spère voir mon cap­i­taine face à face quand j’au­rai franchi la barre. » Et Byron écrit : « Je sens mon immor­tal­ité bal­ay­er toutes les douleurs, toutes les larmes, toutes les peurs et son­ner, comme les ton­nerres éter­nels des pro­fondeurs, dans mes oreilles cette vérité : tu vis pour tou­jours ! » Ces grands esprits partageaient la con­vic­tion du Psalmiste : « Pour moi, avec jus­tice, je ver­rai ta face ; dès le réveil, je me ras­sas­ierai de ton image ». À la réflex­ion, « bonne nuit » ici sig­ni­fie sim­ple­ment « bon­jour » là-bas.