Les experts potiers savent que l’argile réagit à la pression qu’ils exercent sur elle, leur donnant une indication sur ce qu’elle peut ou non devenir. Les potiers amateurs manquent souvent de ce discernement, et le résultat final le prouve. Si vous ne respectez pas votre matériau brut, la réalité peut devenir votre ennemie. Le mot « vocation » a pour racine latine le mot « voix ». Découvrir votre appel implique que vous écoutiez très attentivement. Si vous faites la sourde oreille et poursuivez une chose pour laquelle vous n’êtes ni appelé(e), ni armé(e), votre angoisse finira par vous murmurer : « Tu veux tenter une chose que Dieu ne t’a pas demandé de faire ». Avoir le courage de reconnaître ce que vous n’êtes pas vous apporte une grande liberté. Manquer de ce courage vous emprisonne. Parker Palmer écrit : « Vous ne pouvez choisir votre appel ; vous devez laisser parler votre vie ». Peut-être êtes-vous né(e) pour enseigner, et donc faire du bien aux autres. Dans ce cas, vous vous trouverez des dispositions à lire, réfléchir, écrire et professer. Néanmoins, si vous êtes convaincu(e) ou vous laissez convaincre par les autres que seule la réussite sociale compte, vous nagerez toujours à contre-courant. Apprenez plutôt à laisser faire les choses. Le philosophe Mortimer Adler imagine une table entourée d’esprits brillants qu’il nomme « le grand débat de l’humanité ». Eh bien devinez quoi ? 99% d’entre nous n’y auront jamais leur place ! Mais peu importe car Dieu promet à ceux qui entendent son appel, l’acceptent et consacrent leur vie à l’accomplir : « Tu as été fidèle en peu de choses, je t’établirai sur beaucoup » (Mt 25.21).