Ben­jamin Franklin a 22 ans lorsqu’il part vivre à Philadel­phie, après avoir fui un dur appren­tis­sage. Il est, selon ses pro­pos, « en recherche de son iden­tité ». Une ques­tion le tenaille : « Quelles sont les grandes pri­or­ités de ma vie ? » Pour y répon­dre, il se met à cul­tiv­er douze ver­tus, des valeurs qui doivent gou­vern­er sa vie : tem­pérance, silence, dis­ci­pline, déter­mi­na­tion, fru­gal­ité, assiduité, sincérité, jus­tice, mod­éra­tion, pro­preté, calme et chasteté. Franklin soumet cette liste à l’opin­ion d’un vieil ami Quak­er. Celui-ci s’ex­clame : « Ben­jamin, tu as oublié la plus impor­tante ! » Sur­pris, Franklin demande : « Laque­lle ? » Le vieil homme répond : « L’hu­mil­ité ! » Franklin l’a­joute aus­sitôt à sa liste. Il organ­ise sa vie selon des cycles de treize semaines, cha­cune con­sacrée à l’une de ces ver­tus. À l’âge de 78 ans, il com­mence à faire le bilan de sa vie. Mal­gré le sen­ti­ment de fierté qu’il éprou­ve à avoir acquis la plu­part de ces qual­ités, voici ce qu’il dit à pro­pos de l’hu­mil­ité : « Je ne peux pas me van­ter de l’avoir réelle­ment acquise, mais j’ai au moins pu sauver les apparences. » La Bible dit : « La con­séquence de l’hu­mil­ité, de la crainte de l’Éter­nel, c’est la richesse, la gloire et la vie ». Curieuse ver­tu que l’hu­mil­ité : vous êtes supposé(e) la mon­tr­er, mais ne pas en avoir con­science ! Jonathan Edwards a dit : « Rien ne met autant une per­son­ne hors d’at­teinte du dia­ble que l’hu­mil­ité ». S’il y a une chose au monde que votre ego ne cherchera jamais, c’est l’hu­mil­ité. C’est pour­tant d’elle que dépen­dent les réus­sites vraies et durables.