A. J. Cronin est médecin depuis près de dix ans lorsqu’il est atteint d’un ulcère à l’estom­ac qui l’oblige à un repos total. Alors il se rend dans une ferme isolée des High­lands écos­sais pour retrou­ver la san­té. Il racon­te : « Les pre­miers jours de loisirs étaient assez agréables, mais bien­tôt l’oisiveté for­cée à la ferme était dev­enue insupportable…Souvent, dans un coin de ma tête, je nour­ris­sais la vague illu­sion de pou­voir écrire. J’avais même déjà pen­sé au thème d’un roman : le réc­it trag­ique d’un homme égoïste et orgueilleux…Dans ma cham­bre froide et austère trô­nait un sim­ple bureau et une chaise très incon­fort­able. Le lende­main matin, assis sur cette chaise, face à un cahi­er neuf ouvert sur la table, j’ai lente­ment pris con­science qu’en dehors de mes ordon­nances en latin, je n’avais jamais de ma vie com­posé une phrase qui ait du sens. C’é­tait une pen­sée décourageante au moment de saisir ma plume. Mal­gré tout, j’ai com­mencé. » Même si Cronin doit se bat­tre pour écrire cinq cents mots par jour et jeter sa pre­mière ver­sion à la poubelle, il achève enfin son man­u­scrit : Le chape­lier et son château. Traduit en 22 langues et porté à l’écran, ce livre s’est ven­du à près de cinq mil­lions d’ex­em­plaires. Le monde a per­du un médecin, mais gag­né un romanci­er. Lorsque Dieu vous donne un rêve, les événe­ments par­fois néces­saires pour l’ac­com­plir peu­vent ne pas vous plaire. Pour Joseph, c’é­tait une trahi­son et un empris­on­nement injuste. Mais c’est ce qui l’a mené près du trône d’É­gypte. Aujour­d’hui, deman­dez à Dieu : « Que veux tu me dire, ou ten­ter de me mon­tr­er, dans la sit­u­a­tion où je suis ? »