Parole du Jour
Parole du Jour 
Guérir par la parole
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Même lorsqu’une opéra­tion est un suc­cès, le patient peut garder à vie une cica­trice qui le gêne et le fait souf­frir sur le long terme. Il en va de même pour l’existence. Cer­tains se cachent der­rière la réus­site, mais au fond, des blessures indi­ci­bles les tenail­lent. Le comé­di­en Jonathan Win­ters a été pro­fondé­ment mar­qué dans sa jeunesse par la cru­auté de ses par­ents : « Je n’ai pas l’habitude de me plain­dre, mais il est vrai que cer­taines douleurs du passé me revi­en­nent très claire­ment en mémoire. » Son père le traitait d’abruti à longueur de temps. Et lorsqu’il s’était embar­qué avec les Marines durant la guerre, il n’avait reçu aucun sou­tien de sa mère. À son retour, il avait même décou­vert, boulever­sé, qu’elle s’était débar­rassée de toutes ses affaires, cer­taines qu’il chéris­sait et con­ser­vait pré­cieuse­ment dans le gre­nier. « Mais je te croy­ais mort ! » s’était-elle jus­ti­fiée. Win­ters était plus tard devenu un artiste très pop­u­laire, ce qui n’avait pas pour autant fait dis­paraître ses stig­mates affec­tifs. Il faut bien le com­pren­dre, les paroles peu­vent bless­er ou guérir, stim­uler ou ren­forcer le sen­ti­ment d’échouer et de ne servir à rien. Job, l’un des hommes les plus éprou­vés de tous les temps, dis­ait : « Je vous for­ti­fierais de la bouche, le mou­ve­ment de mes lèvres vous soulagerait » (v.5). Com­ment aider quelqu’un qui souf­fre ? Lui don­ner la seule parole qui compte vrai­ment, celle de Dieu, qui déclare : « Je t’aime depuis tou­jours, c’est pourquoi je te reste pro­fondé­ment attaché » (Jér 31.3, BFC).