Le jour­nal­iste William Zinss­er a débuté sa car­rière comme sim­ple rédac­teur au New York Her­ald Tri­bune. Tra­di­tion­nelle­ment, les jeunes jour­nal­istes sont d’abord assignés à la rubrique nécrologique. Zinss­er était frus­tré par cette tâche. Il se dis­ait : « Je suis capa­ble de faire un arti­cle d’investigation digne du prix Pulitzer, et je n’écris que des avis de décès ». Prenant son courage à deux mains, il a demandé à son rédac­teur en chef : « Quand est-ce que je vais avoir un tra­vail intéres­sant à faire ? » Le vieux chef de ser­vice a bougonné : « Écoute gamin, rien de ce que tu écriras ne sera lu avec autant d’attention que ce que tu écris en ce moment. Tu fais une faute dans un nom, tu te trompes de date, et toute une famille se sent trahie. Par con­tre, si tu rends compte fidèle­ment de la vie d’une grand-mère ou d’une mère, tu hon­ores ces familles, et elles t’en seront tou­jours recon­nais­santes. Tes écrits seront comme gravés dans du mar­bre ». Zinss­er a répon­du :« Ça change tout, je vais donc faire un effort sup­plé­men­taire et m’in­ve­stir davan­tage ! » C’est l’esprit du ser­mon sur la mon­tagne (Mt 5–7). Faites l’éloge des autres comme vous voudriez qu’ils fassent le vôtre, car un jour quelqu’un fera la même chose pour vous. Par la suite, ce jour­nal­iste a rédigé toutes sortes d’articles ain­si qu’un livre devenu un best-sell­er, mais rien de tout cela ne lui serait arrivé s’il n’avait pas fait con­scien­cieuse­ment ces nécrolo­gies. Com­prenez ceci : si vous n’entrez pas dans l’esprit du tra­vail que vous faites aujour­d’hui, vous ne pour­rez pas non plus ressen­tir la présence de l’Esprit de Dieu, qui nous accom­pa­gne partout.