Lorsque Ronald Reagan était gouverneur de Californie, il quittait parfois son bureau le matin, en disant à Michael Deaver, son chef de cabinet : « J’ai quelques courses à faire ». Deaver, intrigué, finit par parcourir la pile de courrier en attente sur le bureau de son patron. Au-dessus se trouvait une lettre froissée d’un homme en poste au Vietnam. Le soldat avait écrit à Reagan pour lui faire part de ses conditions de vie, et combien sa femme lui manquait. C’était aujourd’hui leur anniversaire de mariage et il voulait qu’elle sache combien il l’aimait et s’impatientait d’être auprès d’elle. Bien qu’il lui ait déjà envoyé une carte postale, il demandait au gouverneur de bien vouloir l’appeler pour prendre de ses nouvelles et lui transmettre son amour au cas où la carte ne serait pas arrivée. Le lendemain, Deaver avait constaté que Reagan était allé bien plus loin que les requêtes du soldat. Il avait rendu visite à sa femme, une douzaine de roses rouges à la main. Son chauffeur avait rapporté l’humilité de Reagan abordant l’épouse en lui offrant les fleurs de la part de son cher mari coincé dans l’enfer d’une jungle à l’autre bout du monde. Puis il avait passé plus d’une heure à converser avec elle devant un café. L’humilité de Reagan a sans doute été l’un des secrets de sa longue popularité. Quelqu’un a dit : « S’humilier devant un supérieur est un devoir, devant un égal de la courtoisie, devant un subalterne de la noblesse ». Ce ne sont pas les hauts faits, mais les petits gestes de bonté qui nous donnent la grandeur telle que Dieu la conçoit. « Voilà les sacrifices qui plaisent à Dieu ».