Par­fois nous pen­sons que pour réus­sir, il faut être dur, impi­toy­able et froid dans nos rela­tions avec les autres. Cer­tains vont même si loin qu’ils pren­nent la bon­té pour de la faib­lesse et de la vul­néra­bil­ité. Rien n’est plus faux. La bon­té est le signe d’une for­mi­da­ble force intérieure que les autres non seule­ment appré­cient mais respectent. Ésope a écrit une fable dans laque­lle le vent et le soleil veu­lent cha­cun être le plus fort. « Tu vois cet homme en bas ? » demande le vent. « Je peux lui faire quit­ter son man­teau plus vite que toi ». Le soleil accepte de se cacher der­rière un nuage pen­dant que le vent soulève une tem­pête. Mais plus le vent souf­fle fort, plus l’homme s’emmitoufle dans son man­teau. Finale­ment le vent aban­donne et le soleil réap­pa­raît, souri­ant gen­ti­ment au promeneur. Très vite ce dernier tran­spire, se défait de son lourd pardessus et con­tin­ue son chemin. Le soleil con­nais­sait le secret : chaleur, bien­veil­lance et douceur sont tou­jours plus effi­caces que force et colère. Jésus était sévère avec les hyp­ocrites et les exploiteurs. Mais il mon­trait à tous une grande bon­té, y com­pris aux parias de la société. Il est venu dans un monde de cru­auté, d’égoïsme, du cha­cun-pour-soi, où n’existaient ni asile d’aliénés, ni hôpi­tal, ni orphe­li­nat, ni organ­i­sa­tion car­i­ta­tive. Pour­tant il a ver­sé dans chaque coupe de souf­france humaine le lait de la bon­té. Et c’est à la croix qu’il a mon­tré le prix ultime de cette bon­té, changeant ain­si le monde pour l’éternité. Alors : « Par amour frater­nel, ayez de l’af­fec­tion les uns pour les autres ; par hon­neur, usez de préve­nances réciproques ».