À l’époque du Nou­veau Tes­ta­ment, il n’y avait pas de pro­tec­tion sociale. D’où les mots de l’apôtre Jacques : « La reli­gion pure et sans tache, devant Dieu le Père, con­siste à vis­iter les orphe­lins et les veuves » (Ja 1.27). C’est peut-être le min­istère pour vous ! La seule qual­i­fi­ca­tion dont vous avez besoin est le sou­venir de ce que l’on ressent à être délais­sé et la com­pas­sion pour y remédi­er. Voici une émou­vante let­tre écrite par une jeune veuve : « D’abord la stu­peur, puis la bous­cu­lade. Un mil­lion de choses à régler. Une liste inter­minable de cer­ti­fi­cats de décès et autres à sign­er. Les amis sont si prévenants, les par­ents si atten­tion­nés. Il y a tant à faire. Mais vient la nuit et de cha­grin vos poings martè­lent le côté vide du lit. Enfin vous fer­mez les yeux. Au réveil, vous jetez à la poubelle sa brosse à dent et ses vieilles chaus­sures ramenées de l’hôpital. Vous videz le plac­ard et don­nez toutes ses affaires. Vous ne pen­siez jamais devoir souf­frir autant. Chaque cos­tume sur son cin­tre vous rap­pelle un lieu ou un moment de partage à deux. Un an a passé. Vous êtes tou­jours en un seul morceau. Puis vient le coup de grâce ! Vos amis fêtent un anniver­saire, entre cou­ples. On ne vous invite pas, vous seriez la cinquième roue du car­rosse. Cer­taines femmes pour­raient même vous con­sid­ér­er comme une rivale poten­tielle. S’il vous plaît, pensez à nous. Ne nous prenez pas pour un excé­dent de bagages. Après tant d’épreuves, nous avons besoin d’amis. Signé : l’oubliée. » Ten­dez donc la main aux parias et aux exclus.